Des conditions favorables à une vie microbienne
Il ne reste plus d'eau à l'heure actuelle à cet endroit, mais les tests de forage et les analyses chimiques effectués par le robot Curiosity sur des roches denses laissent penser que les conditions ont un jour été réunies pour permettre à ce lac d'abriter de la vie microbienne. Les roches analysées contiennent en effet des traces de carbone, d'hydrogène, d'oxygène, d'azote et de soufre et «fourniraient les conditions idéales pour une vie microbienne élémentaire», indique cette étude dont les résultats sont publiés dans la revue américaine Science.

Lac d'eau douce sur la planète Mars
Les roches ont entre 3,5 et 3,6 milliards d'année
Si aucune forme de vie n'a été détectée dans les roches, le robot a effectué des forages dans des fragments de grès et de mudstone et y a découvert des minéraux argileux suggérant une interaction avec de l'eau. «Ce sont des roches relativement jeunes dans l'histoire martienne», a précisé le professeur Grotzinger aux journalistes à San Francisco, soulignant que l'un des «résultats surprenants» découverts était que ces roches pouvaient avoir entre 3,5 et 3,6 milliards d'années. «Cela coïncide justement avec exactitude aux plus anciennes traces de vie retrouvées sur la Terre» .

«C'est la première fois que nous trouvons véritablement des roches sur Mars qui apportent la preuve de l'existence de lacs», s'est réjoui pour sa part Sanjeev Gupta, professeur à l'Imperial College de Londres, co-auteur de ces travaux.

«La preuve la plus parlante»
Arrivé dans le cratère Gale sur l'équateur martien le 6 août 2012, Curiosity, le robot explorateur à six roues, le plus sophistiqué jamais envoyé sur une autre planète, a déjà établi que la planète rouge avait été propice à la vie microbienne dans son lointain passé, ce qui était le principal objectif de sa mission de deux ans. Ces derniers résultats apportent «la preuve la plus parlante que Mars a pu à un moment donné réunir les conditions nécessaires pour que la vie s'y développe», souligne l'étude.

A la recherche d'autres preuves
La prochaine étape consistera à analyser les spécimens issus d'une épais tas de roches à la surface du cratère pour réunir davantage de preuves d'un environnement habitable, a noté le professeur Gupta. Ces nouvelles découvertes sont «une avancée technique énorme» et elles «nous donnent confiance dans l'avenir de cette mission et dans le fait que nous devons continuer d'explorer» la planète rouge, a-t-il ajouté.